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Philosophie

Nul ne se demande « pourquoi des mathématiciens ? », dès lors que les mathématiques sont reconnues comme science. Mais « pourquoi des philosophes ? » ne revient pas à la question beaucoup plus classique « pourquoi la philosophie ? » à laquelle il est habituellement répondu par quelques variations sur un thème aristotélicien : argumenter contre une philosophie est encore philosopher. La justification est banale et sans doute imprudente : si les problèmes dont traite la philosophie concernent tout homme et non seulement les philosophes, pourquoi ceux-ci prétendraient-ils, mieux que quiconque, s'en faire une spécialité ? On conçoit mal une physique sans physiciens, seuls capables de conduire l'expérimentation ; mais il semble que le philosophe ne peut se réserver des questions qui, de son propre aveu, habitent tout un chacun.

Réalisme

Nul ne se demande « pourquoi des mathématiciens ? », dès lors que les mathématiques sont reconnues comme science. Mais « pourquoi des philosophes ? » ne revient pas à la question beaucoup plus classique « pourquoi la philosophie ? » à laquelle il est habituellement répondu par quelques variations sur un thème aristotélicien : argumenter contre une philosophie est encore philosopher. La justification est banale et sans doute imprudente : si les problèmes dont traite la philosophie concernent tout homme et non seulement les philosophes, pourquoi ceux-ci prétendraient-ils, mieux que quiconque, s'en faire une spécialité ? On conçoit mal une physique sans physiciens, seuls capables de conduire l'expérimentation ; mais il semble que le philosophe ne peut se réserver des questions qui, de son propre aveu, habitent tout un chacun.

Conceptualisme

Le terme « conceptualisme » s'emploie en deux sens qui ne sont pas compatibles. Dans l'acception la plus largement répandue, on entend par conceptualisme l'ensemble des systèmes philosophiques qui considèrent les Idées (ou Formes) comme immanentes aux choses sensibles, alors que le réalisme platonicien les affirme transcendantes à celles-ci. Appelons cette forme de conceptualisme « conceptualisme ontologique ». L'ontologie conceptualiste est une position intermédiaire entre le nominalisme et le réalisme platonicien : elle accorde une réalité aux Idées et refuse de les réduire aux mots (comme le font les nominalistes), mais elle ne leur accorde aucune réalité substantielle en dehors du sensible, et considère que la transcendance des Idées est une illusion qui disparaît lorsqu'on explique les hypostases auxquelles procèdent les disciples de Platon. En ce sens premier, Aristote, saint Thomas et Leibniz sont des philosophes conceptualistes.

Nominalisme

Lorsqu'on envisage une « enquête sur le nominalisme » à travers l'histoire de la philosophie (comme le propose la thèse de Jean Largeault), on se trouve devant une diversité de doctrines entre lesquelles l'assimilation semble purement nominale. Pour faire face à cette difficulté dans les limites d'un court article, on a choisi au Moyen Âge un nominalisme typique : celui de Guillaume d'Ockham, au XIVe siècle, désigné à l'attention par l'importance croissante que lui donnent les études contemporaines. Une fois manifestée la cohérence de ses divers aspects, logique, ontologique, théologique, on signalera, dans une seconde partie, la situation des doctrines ultérieures par rapport au type ainsi obtenu ; il en suivra un essai de perspective.